jeudi 20 septembre 2012

Le Combat Continu !!!

l faut les obliger à cracher le morceau, maintenant on doit savoir ! » 12h50 hier, au local syndical de l’usine sidérurgique intégrée de Florange. La tension est palpable chez les militants CFDT. Un peu plus tôt, un appel au directeur de la coordination des ressources humaines d’ArcelorMittal France – autrefois en poste aux Grands Bureaux voisins – leur fait craindre le pire. « Laurent Guerra ne peut pas nous confirmer la tenue d’un comité central d’entreprise extraordinaire mais nous laisse entendre que ça peut se faire très vite », dévoile Patrick Auzanneau. Ex-mécanicien sur le site de Florange, le responsable syndical national CFDT du groupe a retrouvé « les copains » dans le combat. Tous savent ce qu’augure une telle réunion : « un plan social pour la totalité ou une partie de notre usine… » Après quatorze mois d’attente et la fermeture sans cesse prolongée des deux hauts fourneaux de Hayange, la menace tant redoutée deviendrait réalité ? Silence du gouvernement Au silence oppressant du n ° 1 mondial de l’acier, s’ajoute maintenant celui du gouvernement français. « Aujourd’hui, c’est Mittal qui donne le timing de la République française ! », fulmine Frédéric Weber, le secrétaire général adjoint d’Arcelor Florange. Plus que des espoirs, ces représentants de salariés veulent des réponses avant de pouvoir livrer l’ultime bataille. « Si les négociations menées par Arnaud Montebourg ont échoué, on doit être informé », plaide Édouard Martin. Pour autant, le leader CFDT estime que ce n’est pas au ministre du Redressement productif d’annoncer une nouvelle pareille si celle-ci venait à se vérifier. « Ni à nous !, intervient un militant. On ne va pas faire comme en Belgique où la direction a réussi à faire s’opposer salariés et syndicats ! » (lire ci-dessous). Reste l’ultimatum. « Stéphane Israël, directeur de cabinet du ministre, s’est engagé à appeler Hervé Bourrier, directeur général d’ArcelorMittal France, pour que celui-ci, d’ici 17 h, nous dise si oui ou non il y aura un CCE extraordinaire », informe Édouard Martin. Le téléphone du syndicaliste ne sonnera finalement jamais. Plus tard, une autre rumeur vient aux oreilles de la CFDT du site de Florange. « Arnaud Montebourg pourrait venir lundi nous annoncer une bonne nouvelle. Mais c’est quoi une "bonne nouvelle" pour le ministre ? », ironise Édouard Martin. « Un plan social négocié, des millions d’investissements ? » Et d’échafauder toutes les hypothèses : « Il y a quinze jours, lorsqu’on est monté à Paris, Montebourg était à Milan. Est-ce que ce serait dans l’éventualité de nous trouver un repreneur ? » Le projet de loi, soufflé en son temps par les sidérurgistes au candidat Hollande, d’empêcher un industriel d’abandonner un site viable, « serait aussi sur le point d’être finalisé ». Les métallos n’oublient pas non plus que Bruxelles devrait d’ici l’automne se positionner sur le projet innovant de captage de CO 2, Ulcos. Un levier de plus pour « faire plier » le financier Mittal ? Hier soir, à 22h15, des syndicalistes CFDT ont occupé la gare d’Ébange, cœur de l’activité d’ArcelorMittal Florange, en promettant d’autres actions dans la nuit. À 0h20, les voies SNCF toutes proches ont été bloquées. Le trafic voyageurs risquait d’être perturbé ce vendredi matin. Virginie DEDOLA. R.L.

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