samedi 29 septembre 2012

Le Combat Continu ! plus que jamais !

Lundi C.C.E. à Paris et Mardi C.E. à Metz, plus que jamais restons mobilisés. Les prochaines semaines seront décisives pour notre Combat ! Oui, les Ami(e)s l'Acier Lorrain Vivra !

mercredi 26 septembre 2012

On compte sur vous !!! __________________________________________________________________ Jeudi 27 septembre 2012, le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, sera à Florange. Sa visite fait suite aux négociations entre le gouvernement et ArcelorMittal quant à l’avenir du site. Enfin, nous allons connaître le contenu des tractations et l’avenir que l’on nous prépare. Il est évident qu’après 14 mois d’attente et de combats tous les « pronostics » sont possibles. Le meilleur comme le pire. Les rumeurs vont bon train mais l’heure de vérité a sonné, c’est maintenant. Pour les syndicats, il est important que le plus grand nombre de salariés (y compris les sous-traitants et intérimaires) soit présent pour accueillir le Ministre. L’Etat doit palper l’importance que chacun donne à la présence de l’industrie sidérurgique dans la vallée de la Fensch. ArcelorMittal Florange est et doit rester un bien qui produit de la richesse pour les salariés, la vallée, le pays. Cette richesse collective doit perdurer et être confortée. Capitalisons les efforts de toute une région Depuis les annonces fatidiques des 6 juillet 2011 et 4 octobre 2011, toute une région s’est mobilisée derrière notre combat. Les femmes et les hommes de ce territoire, et même au-delà, se sont reconnus dans nos luttes. Le cas d’ArcelorMittal Florange restera un « cas d’école » où l’ineptie de la logique financière n’avait d‘égal que le cynisme des dirigeants de l’entreprise. Comment comprendre, comment accepter qu’un groupe qui dégage plusieurs milliards de bénéfice puisse, d’un revers de main, balayer un site rentable et reconnu pour son excellence ? Les salariés de Florange, les élus locaux et la population de la vallée ne l’acceptent pas. Les limites de l’insupportable ont été atteintes par les choix de la famille Mittal. Chacun espère que ce gouvernement l’a bien compris. Arnaud Montebourg ne peut pas ne pas prendre en compte tous ces éléments au moment des choix décisifs. Notre plus bel atout c’est notre usine ! Ces derniers jours ont été, nous dit-on, décisifs pour la suite des outils de Florange. Nous voulons voir, nous allons voir. Le ministre Arnaud Montebourg s’exprimera donc, jeudi 27 septembre à 15h30 en mairie de Florange. Sans à priori, nous irons l’écouter. A l’issue de cette rencontre, les syndicats CFDT / CGT / FO tiendront un meeting sur la place de la mairie pour rendre compte de la réunion. Afin de permettre au plus grand nombre d’être présent, l’intersyndicale appelle à la grève (2h minimum). Soyons très nombreux à témoigner notre attachement à nos emplois, à notre usine. C’est notre plus bel atout, ne le gâchons pas. L’Acier Lorrain Vivra

Le ministre du Redressement productif...

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg se rendra demain sur le site ArcelorMittal de Florange (Moselle), a indiqué mercredi une porte-parole du ministère à l'AFP, confirmant ainsi une annonce faite la veille par un syndicat. "Le ministre vient jeudi pour nous tenir au courant des tractations avec la direction d'ArcelorMittal ", avait indiqué mardi un responsable de la CFDT Jacques Minet après un entretien avec le directeur de cabinet du ministre. "Cela nous satisfait que quelqu'un s'intéresse de nouveau à nous, car ça faisait plusieurs jours qu'on se demandait si on n'était pas oubliés. Après, on verra ce qu'Arnaud Montebourg a dans sa besace", avait-il également commenté. Les syndicats affirment craindre la fermeture des hauts fourneaux de Florange dans les prochaines semaines, après que la direction a refusé de démentir la possibilité d'un plan social dans ce site mosellan. ArcelorMittal a annoncé début juillet qu'il projetait "une optimisation des fonctions support" de son activité d'aciers plats en Europe, ce que les syndicats ont interprété comme la menace de milliers de suppressions d'emplois. A Florange, les syndicats demandent depuis février le rallumage des deux hauts fourneaux, dont l'arrêt entraîne du chômage partiel massif pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site et pèse sur les nombreux sous-traitants. Libération du 26 septembre 2012. ...

vendredi 21 septembre 2012

PROJET DE LOI " FLORANGE" ... A SUIVRE

PROPOSITION DE LOI / tendant à garantir la poursuite de l’activitÉ des Établissements viables : Exposé des motifs En février 2012, le député M. François Hollande déposait une proposition de loi visant à garantir la poursuite de l’activité des établissements viables. Aujourd’hui, apporter cette garantie, c’est répondre à un engagement du Président de la République. Le constat dressé en février 2012 est toujours d’actualité. La désindustrialisation de notre pays s’est accrue de manière massive et inquiétante depuis dix ans. Elle constitue un drame économique, social et territorial, la perte d’un savoir-faire et d’une culture ouvrière, et une dure atteinte au réseau des TPE-PME sous-traitantes. Or il ne saurait y avoir de reprise économique durable sans rebond productif et sans une politique industrielle innovante et volontariste. Chaque emploi industriel génère en effet 3 emplois induits alors que ce ratio est bien moindre dans les services. L’industrie n’est pas le symbole d’une économie du passé, c’est le levier de la croissance à venir ; elle doit être de toutes les priorités de politique publique. Dans ce cadre, le refus d'un groupe sur le départ de rendre possible une reprise par crainte de voir s'installer un concurrent est une réalité choquante et, hélas, de plus en plus fréquente. La logique des grands groupes industriels est celle de l’optimisation de leurs profits, de maximisation des dividendes, parfois au détriment des besoins de la collectivité : dans ce cas, la puissance publique doit intervenir fortement pour préserver l’intérêt général menacé par des fermetures de sites qui risquent de déstructurer le tissu industriel local et national. Une entreprise qui envisage la fermeture d’un site industriel au sein de son groupe doit avoir non seulement l’obligation d’examiner les procédures de reprise qui lui sont soumises, mais aussi l’obligation de céder ce site si l’une des offres proposées reçoit la validation du Tribunal de commerce et un avis positif des instances représentatives du personnel. La proposition de loi de M. François Hollande avait pour objet d’organiser la mise en œuvre de cette obligation. Elle prévoyait que, lorsqu’une entreprise envisage de mettre fin à l’exploitation d’un site ou d’une activité, le tribunal de commerce nomme un mandataire chargé de trouver un repreneur. Lorsque le mandataire estime que des offres pertinentes, au regard de l’impact sur l’emploi et de la valeur économique du site ou de l’activité cédée, ont été faites et que l’entreprise n’en a accepté aucune, le tribunal de commerce peut imposer la cession forcée du site ou de l’activité suivant une procédure calquée sur la liquidation judiciaire. La présente proposition de loi reprend pour l’essentiel ce dispositif en introduisant deux modifications. La première modification renforce les garanties de constitutionnalité entourant la procédure aboutissant à une cession forcée prévue à l’article 1er. Il s’agit de s’assurer que cette procédure ne porte pas atteinte au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre. Le droit de propriété est garanti par l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et la liberté d’entreprendre découle de son article 4. Mais des limites peuvent leur être apportées pour des motifs d’intérêt général. En l’occurrence, l’obligation de céder un site peut être justifiée, dans certaines circonstances, par la sauvegarde de l’emploi, qui constitue un objectif de valeur constitutionnelle. Comme le proclame l’alinéa 5 du préambule de la Constitution de 1946, « chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ». Quatre dispositions nouvelles sont introduites pour garantir la constitutionnalité du texte : - pour mieux protéger le droit de propriété et éviter que l’obligation de céder ne conduise à une spoliation, le tribunal de commerce s’assurera que le prix de cession de l’offre retenue représente une juste indemnisation ; - pour mieux protéger la liberté d’entreprendre, le président du tribunal de commerce sera chargé d’apprécier que la procédure de cession forcée n’est pas de nature à désorganiser l’entreprise et qu’elle n’empêchera pas son développement ; - pour s’assurer qu’un motif d’intérêt général justifie bien dans chaque cas l’atteinte au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre, le tribunal de commerce vérifiera que l’offre retenue présente des garanties suffisantes en termes d’emploi ; - enfin, pour apporter toutes les garanties procédurales nécessaires, l’ensemble de la procédure sera placé sous le contrôle du tribunal de commerce. L’article 2 de la proposition de loi initial n’est pas modifié. Un article 3 est introduit pour encourager la reprise de sites ou d’activités par des sociétés coopératives. Aujourd’hui, les sociétés coopératives disposent d’avantages fiscaux à condition que les tiers disposent de moins de la moitié du capital. Or en cas de reprise de site ou d’activité, les employés n’auront souvent pas les moyens de financer seuls le rachat. Des investisseurs extérieurs seront alors nécessaires. C’est pourquoi il est proposé de permettre aux sociétés coopératives qui, seraient créées pour reprendre un site ou une activité, de bénéficier de ces avantages fiscaux, pour une période de cinq ans. PROPOSITION DE LOI Article 1er Après le titre Ier du livre VI du code de commerce, il est inséré un titre Ier bis ainsi rédigé : « Titre Ier bis : « De la cession de sites ou d’activités » « Art. L. 613-1. – L’entreprise qui envisage de mettre fin à l’exploitation d'un de ses sites ou de l’une de ses activités doit en informer le président du tribunal de commerce territorialement compétent. Cette information a lieu dans les deux jours suivant la première réunion du comité d’entreprise tenue en application des dispositions du chapitre III du titre III du livre II de la première partie du code du travail et de l’article L. 2323-15 du même code. À défaut, le président du tribunal de commerce peut être saisi par le comité d’entreprise. « Lorsqu’il estime que la reprise du site ou de l’activité concernée n’est pas de nature à désorganiser l’activité de l’entreprise, le président du tribunal de commerceinforme l’entreprise de son obligation de rechercher un repreneur. Dans l’hypothèse où l’entreprise n’a pas trouvé de repreneur dans un délai déterminé par décret, il procède à la nomination d'un mandataire chargé de la recherche d'offres de reprise du site ou de l’activité en lien avec l'entreprise cédante. Les offres soumises au mandataire doivent remplir les conditions définies à l’article L. 642-2 du présent code. « Art. L. 613-2. – L'entreprise a l'obligation d'examiner de bonne foi l'ensemble des offres de reprise qui lui sont présentées. « Art. L. 613-3. – Le comité d'entreprise peut recourir à l’assistance d’un expert ad hoc pour apprécier la validité des offres de reprise. L’expert remet au mandataire désigné par le président du tribunal de commerce un rapport d'évaluation de ces offres. « Art. L. 613-4. – Dans l’hypothèse où l’entreprise n’a donné suite à aucune offre de reprise, dans un délai déterminé par décret, le mandataire désigné par le président du tribunal de commerce peut être saisi par le comité d’entreprise ou par tout candidat afin qu’il se prononce sur la pertinence des offres. « Le mandataire apprécie la pertinence des offres au regard de leur capacité à assurer le plus durablement l'emploi attaché à l'ensemble cédé et de l’adéquation de leur prix à la valeur économique de ce dernier. Il tient compte de l’avis du comité d’entreprise, accompagné le cas échéant du rapport d’évaluation des offres, et de l’autorité administrative. Il invite l’entreprise cédante à accepter l’une des offres qu’il estime pertinentes. « Art. L. 613-5. – Lorsque le mandataire a estimé qu’au moins une offre était pertinente et que l’entreprise refuse d’en accepter une, le tribunal de commerce peut prononcer la cession du site ou de l’activité dans les conditions définies au chapitre II du titre IV du livre VI du présent code, après avoir vérifié que les prix de cession proposés dans les offres que le médiateur a estimées pertinentes correspondent à une juste indemnisation pour l’entreprise cédante et qu’elles offrent des garanties suffisantes en termes de protection de l’emploi. Seules les offres satisfaisant ces conditions sont retenues au cours de cette procédure. « Art. L. 613-6. – À défaut de comité d’entreprise, le ou les délégués du personnel exercent les prérogatives qui lui sont confiées par le présent titre. « Art. L. 613-7. – Le mandataire doit avoir la qualité d’administrateur judiciaire, de mandataire judiciaire ou d’expert en diagnostic d’entreprise. » Article 2 Le code du travail est ainsi modifié : 1° Après l’article L. 1233-33, il est inséré un article L. 1233-33-1 ainsi rédigé : « Art. L. 1233-33-1. – Lorsque l’employeur envisage la fermeture d’un site ou d’une activité, le comité d’entreprise est informé tout au long de la procédure des offres de reprise reçues par l’entreprise dans le cadre des dispositions du titre Ier bis du livre VI du code de commerce. » 2° L’article L. 1233-34 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « La mission confiée à l’expert-comptable peut également comporter l’évaluation des offres de reprise mentionnée à l’article L. 613-3 du code de commerce. » 3° L’article L. 1233-62 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « 7° La cession du site ou de l’activité concerné par le projet de licenciement. » Article 3 À l’article 26 bis de la loi n° 78-763 du 19 juillet 1978 portant statut des sociétés coopératives ouvrières de production, les mots : « à l'exception de celles dont la majorité du capital », sont remplacés par les mots : « sauf en cas de création d’une coopérative ouvrière visant à reprendre l’exploitation d’un site ou d’une activité dans les conditions prévues au titre Ier bis du livre VI du code de commerce, pendant une période maximale de 5 ans à compter de cette création, et, sans limite de temps, lorsque la majorité de leur capital ». A suivre...

jeudi 20 septembre 2012

Le Combat Continu !!!

l faut les obliger à cracher le morceau, maintenant on doit savoir ! » 12h50 hier, au local syndical de l’usine sidérurgique intégrée de Florange. La tension est palpable chez les militants CFDT. Un peu plus tôt, un appel au directeur de la coordination des ressources humaines d’ArcelorMittal France – autrefois en poste aux Grands Bureaux voisins – leur fait craindre le pire. « Laurent Guerra ne peut pas nous confirmer la tenue d’un comité central d’entreprise extraordinaire mais nous laisse entendre que ça peut se faire très vite », dévoile Patrick Auzanneau. Ex-mécanicien sur le site de Florange, le responsable syndical national CFDT du groupe a retrouvé « les copains » dans le combat. Tous savent ce qu’augure une telle réunion : « un plan social pour la totalité ou une partie de notre usine… » Après quatorze mois d’attente et la fermeture sans cesse prolongée des deux hauts fourneaux de Hayange, la menace tant redoutée deviendrait réalité ? Silence du gouvernement Au silence oppressant du n ° 1 mondial de l’acier, s’ajoute maintenant celui du gouvernement français. « Aujourd’hui, c’est Mittal qui donne le timing de la République française ! », fulmine Frédéric Weber, le secrétaire général adjoint d’Arcelor Florange. Plus que des espoirs, ces représentants de salariés veulent des réponses avant de pouvoir livrer l’ultime bataille. « Si les négociations menées par Arnaud Montebourg ont échoué, on doit être informé », plaide Édouard Martin. Pour autant, le leader CFDT estime que ce n’est pas au ministre du Redressement productif d’annoncer une nouvelle pareille si celle-ci venait à se vérifier. « Ni à nous !, intervient un militant. On ne va pas faire comme en Belgique où la direction a réussi à faire s’opposer salariés et syndicats ! » (lire ci-dessous). Reste l’ultimatum. « Stéphane Israël, directeur de cabinet du ministre, s’est engagé à appeler Hervé Bourrier, directeur général d’ArcelorMittal France, pour que celui-ci, d’ici 17 h, nous dise si oui ou non il y aura un CCE extraordinaire », informe Édouard Martin. Le téléphone du syndicaliste ne sonnera finalement jamais. Plus tard, une autre rumeur vient aux oreilles de la CFDT du site de Florange. « Arnaud Montebourg pourrait venir lundi nous annoncer une bonne nouvelle. Mais c’est quoi une "bonne nouvelle" pour le ministre ? », ironise Édouard Martin. « Un plan social négocié, des millions d’investissements ? » Et d’échafauder toutes les hypothèses : « Il y a quinze jours, lorsqu’on est monté à Paris, Montebourg était à Milan. Est-ce que ce serait dans l’éventualité de nous trouver un repreneur ? » Le projet de loi, soufflé en son temps par les sidérurgistes au candidat Hollande, d’empêcher un industriel d’abandonner un site viable, « serait aussi sur le point d’être finalisé ». Les métallos n’oublient pas non plus que Bruxelles devrait d’ici l’automne se positionner sur le projet innovant de captage de CO 2, Ulcos. Un levier de plus pour « faire plier » le financier Mittal ? Hier soir, à 22h15, des syndicalistes CFDT ont occupé la gare d’Ébange, cœur de l’activité d’ArcelorMittal Florange, en promettant d’autres actions dans la nuit. À 0h20, les voies SNCF toutes proches ont été bloquées. Le trafic voyageurs risquait d’être perturbé ce vendredi matin. Virginie DEDOLA. R.L.

mardi 18 septembre 2012

Le Combat Continu...

Combien de temps ? » Une seule et même question sans réponse. « Combien de temps vous bloquez, les gars ? » Hier matin, l’intersyndicale des « Mittal » a occupé la gare de triage d’Ebange, point central de toutes les entrées et sorties de matériaux du site sidérurgique. « Comme pour les hauts fourneaux, arrêt indéterminé ! » Une réponse comme un cri du cœur. Ils ont promis une action par jour, ils tiendront le siège de la gare jusqu’au soir. Exaspérés, les militants n’en finissent plus, eux, de compter les jours. « Quatorze mois ! Quatorze mois qu’on attend un discours de vérité de la direction », rappelle Frédéric Weber (CFDT). Quatorze mois d’action. « Tant qu’on n’aura pas de réponse sur le redémarrage des hauts fourneaux, on sera là », insiste Jean Mangin (CGT). Et les actions iront crescendo. Pas comme en Belgique « Combien de temps, bloqués sur le quai de la gare ? » Dommage collatéral, hier, les usagers du train ont compté les heures de retard. Peu avant 11h, les militants de la CFDT ont envahi les voies SNCF attenantes à la gare d’Ebange. Un peu plus d’une heure de blocage et autant de retard pour les TGV et TER entre Metz et Luxembourg. Le temps d’une discussion avec le sous-préfet de l’arrondissement de Thionville. François Marzorati a assuré les « Mittal » de « la mobilisation de tout l’appareil d’État sur ce dossier ». Mais les troupes sont à bout de patience. « OK, le gouvernement vient d’arriver. Mais ça fait combien de temps qu’on leur explique le dossier ? Il fait quoi Montebourg ? », rétorque Édouard Martin (CFDT). « Qu’on nous dise au moins sur quoi portent les tractations entre l’État et Mittal. » Tous craignent qu’on ne leur refasse « le coup de Gandrange ». Pire, le coup de Liège, après la fermeture du chaud, l’abandon du froid, annoncé hier ( lire ci-dessous). « Les discussions doivent porter sur le maintien de l’usine intégrée. Pas sur un meilleur plan social ! » À défaut d’un échéancier, « qu’on ait au moins un point d’étape ». Les militants ont menacé de reprendre possession des voies SNCF en fin d’après-midi, quitte à s’en faire déloger par les forces de l’ordre mobilisées. Et l’attente a repris, sous les drapeaux, entre les voies de circulation de l’usine. Dans cette guerre d’usure, le moindre espoir remotive les hommes. Les échos d’une réunion des cadres autour de la direction, le matin même à Amnéville, ont été largement salués. « Les cadres aussi ne peuvent que mal vivre cette situation. Une partie de l’encadrement aurait, enfin, pris le parti de l’intersyndicale et renvoyé la direction du site dans ses cordes ». À 16h, un coup de téléphone au cabinet du ministre marque la fin de cette énième journée de mobilisation. « Lundi, au plus tard, quoi qu’il arrive, on saura ! » Bonne nouvelle ou catastrophe annoncée ? Encore sept jours à attendre. R.L. du 18/09/2012.

samedi 15 septembre 2012

Le Combat Continu !

A vec ou sans Mittal, l’État doit garantir le redémarrage immédiat des hauts-fourneaux, le maintien du packaging et de tous les emplois. Sur la façade de son local, à deux pas du siège d’Arcelormittal Florange, le message de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO est on ne peut plus clair. « Par contre, on ne sait toujours pas ce que le gouvernement compte faire », s’impatientent ses représentants qui, depuis quatorze longs mois, se battent pour la survie de l’ensemble de l’usine sidérurgique. Jeudi à 21h, tous ont eu l’espoir d’obtenir, enfin, « desinformations concrètes » quand le député Liebgott, « missionné par Arnaud Montebourg », a demandé à les recevoir. « Hélas, la seule précision qu’on nous ait donnée est que le ministre du Redressement productif est toujours en pourparlers avec Mittal . » Quelques heures seulement après la levée du siège des Grands-Bureaux, les représentants des salariés, déçus, s’interrogent. « Alors qu’il devait nous recevoir à la mi-septembre, le ministre souhaiterait carrément venir nous voir. On espère que ce n ’est pas simplement pour valoriser la ligne de galvanisationet laisser fermer le reste !», espère Yves Fabbri. D’ici quinze jours ? Lassé des promesses non tenues de la direction de pérenniser leur outil de travail, le leader CGT réclame une véritable politique industrielle. « D’autant plus que le rapport Faure, commandé par l’État, conforte notre position : notre site intégré est viable », appuie Serge Blanquart pour la CFDT. Contacté hier, Michel Liebgott a expliqué avoir rendu compte à Arnaud Montebourg de « l’exaspération » des syndicalistes d’ArcelorMittal Florange redoutant de plus en plus un plan social. « Le ministre travaille à sauver un maximum d’emplois. S’il ne s’agissait que de préserver la filière automobile, il l’aurait déjà annoncé. En accord avec le rapport Faure, lui non plus ne veut rien lâcher », assure le député de Thionville-Ouest. Selon lui, le ministre aurait simplement besoin « d’encore une quinzaine de jours » pour solutionner ce dossier sensible. « Si l’on ne parvient pas à convaincre Mittal d’investir à Florange, la loi, une fois votée, permettra de trouver un repreneur à l’usine. D’après Arnaud Montebourg, elle ferait déjà réfléchir un certain nombre d’actionnaires et d’entrepreneurs. » En attendant, le pari n’est pas encore gagné et l’intersyndicale le sait bien. Plus que jamais dans l’action, elle a occupé toute la journée d’hier les halles 25 et 26 du portier Sainte-Agathe, empêchant l’expédition de bobines vers deux usines à Luxembourg et Mouzon, dans les Ardennes. Une action bien ciblée. Des tonnes de bobines d’acier non livrées « En cette veille de week-end, on a toujours plus de camions qui viennent charger, soulignent Bernard et Thierry, de la CGT. Une rame de huit wagons et quatre ponts roulants du sous-traitant Gepor sont également à l’arrêt. Et aucune tôle ne sera laminée sur la ligne "skin". » Le but de la manœuvre une fois de plus ? « Rappeler qu’on n’ est pas mort ! Qu’on ne regrette aucune action », insistent Jean Mangin (CGT) et Luïs De Freitas (CFDT). « On se battra jusqu’au bout tant qu’il reste une lueur d’espoir ! » Virginie DEDOLA. R.L. du 15/09/2012

vendredi 14 septembre 2012

Le Combat Continu !

Devant le siège, avenue des Tilleuls, en début de matinée, le bruit s’est vite répandu. Dans la nuit de mercredi à jeudi, une vingtaine de wagons ont perdu leur cargaison de coke sur une voie ferrée de Florange, d’autres subissant le même sort du côté du port d’Illange. « Le vent a soufflé très fort. Au total, près de 900 tonnes prévues pour Dunkerque [une autre usine du groupe industriel indien] se sont retrouvées éparpillées sur les rails », entendait-on ici ou là. Dans la foulée de ce premier événement , la direction d’ArcelorMittal Florange déposait plainte au commissariat de Thionville, le conducteur du train ayant aperçu six individus cagoulés au niveau de la barrière rue de l’Ancienne-Tannerie. Préjudice subi : l’arrêt complet du convoi ainsi que des suivants. Les Grands-Bureaux interdits de personnel Dès 8h, les Grands-Bureaux, occupés depuis mardi par l’intersyndicale CFDT-CGT-FO, ont été interdits d’accès aux employés et cadres. Devant les grilles, chaque chef de file a rappelé les raisons de leur combat depuis quatorze mois déjà. Exhortant les « cols blancs » à les rejoindre enfin. « C’est la dernière ligne droite, maintenant ou jamais ! Dans quelques jours, des annonces vont tomber… » Sous la pluie, la foule a écouté jusqu’au bout, sans dire un mot. Des hommes et des femmes toujours en proie au doute, entre la peur de perdre leur place s’ils venaient à rejoindre les syndicats et cet immobilisme dont certains ont conscience qu’il ne les protégera de rien (lire par ailleurs). Un comité central d’entreprise pourrait se tenir à Paris en début de semaine prochaine, croient savoir les syndicats. En milieu de matinée, des membres de l’intersyndicale se sont ensuite rendus au portier Sainte-Agathe, à quelques kilomètres du siège, pour bloquer la ligne d’électro-zingage. Un atour majeur de l’usine à l’arrêt « Elsa », comme on l’appelle, accueille chaque jour 200 à 300 bobines de tôle, de 20 tonnes chacune. Trempées dans un bain de zinc, toutes vont recevoir un traitement particulier anti-corrosion très plébiscité par les constructeurs automobiles haut de gamme. Emballée ou sur le point de l’être, la production est restée à quai toute la journée d’hier. « On veut marquer le coup. Surtout ne pas perdre de clients mais les interpeller sur ce qui se passe dans notre usine », prévient Frédéric Weber, secrétaire adjoint de la CFDT d’ArcelorMittal Florange. « Cette ligne de production est une force de notre usine intégrée. Il y a quelques années, le groupe avait failli la fermer au profit de la Belgique. C’est Mercedes, l’un de nos principauxclients, qui avait réussi à la préserver parce qu’on ne retrouve pas ce niveau de qualité ailleurs en Europe. » Et le syndicaliste de réaffirmer l’objectif des militants : « Maintenir notre outil de travail. Le temps que la loi Hollande, lancée au départ par les métallos, soit promulguée et qu’on essaie de trouver un repreneur ». Le blocage levé à 17h30. L’intersyndicale se réunit ce matin pour affiner sa stratégie à venir. Retrouvez toutes nos photos sur note site : www.republicain-lorrain.fr

mardi 11 septembre 2012

ACTION INTERSYNDICALE

Depuis 17 h ce soir, les bureaux de la Direction de Florange sont occupés par l'Intersyndicale... L'Acier Lorrain Vivra !

Aux Armes Citoyens Sidérurgistes !!

Aux Armes Citoyens Sidérurgistes !! Les infos reçues hier par la Direction Générale ne sentent pas bon du tout. Si cette dernière ne confirme pas les "rumeurs" de plan social à Florange, elle ne les dément pas non plus. Pis encore, aux multiples questions posées sur l'avenir du chaud et du packaging la Direction Générale botte en touche en stipulant qu'elle finalise les documents sur la stratégie concernant Florange. Hervé Bourrier (Directeur Général France) insiste sur la nécessité de s'appuyer sur les points forts du site et ne parle que de la partie automobile. Donc, de l'avis de tous, le Directeur Général ne veut rien confirmer mais il a été suffisamment explicite par ses silences quant à l'avenir du site. Ça "pue" et les nouvelles pourraient tomber assez rapidement. Après avoir occupé les locaux de la direction parisienne (malgré la charge des CRS), la cinquantaine de salariés est partie à Bercy (vers 18h30) pour rencontrer le directeur de cabinet de Montebourg. Nous avons exprimé à nouveau notre exaspération, notre colère et dégoût quant aux méthodes de Mittal. Notre message a été très clair. L'avenir de Florange est entre les mains du gouvernement. À lui de s'imposer face à l'agressivité de Mittal. Le représentant de Montebourg nous assure qu'ils agissent sur tous les fronts pour obtenir des garanties. Le gouvernement a réaffirmé son intention de faire voter la fameuse loi et qu'il va accélérer les discussions avec le Groupe afin que ce dernier dévoile ses intentions. Le Ministre recevra l'intersyndicale, comme promis, autour de la mi-septembre. Aucune piste n'est à exclure, dit-il. Soit, en attendant les intentions de Mittal sont claires. Finie la filière liquide et probablement le même sort pour Packaging. Donc, pour nous le doute n'est plus possible, il faut agir encore et encore et fort! Une mobilisation générale est indispensable pour changer les orientations (sombres) qui se dessinent pour le personnel. Il faut faire "feu de tout bois". Nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes et notre détermination à sauver les outils et les emplois seront notre meilleure garantie d'être entendus. On lâche rien ! Aujourd'hui moins que hier !! Pas d'hésitation, aux armes citoyens sidérurgistes car ils ont programmé notre "mort" !! L’Acier Lorrain Vivra !

ArcelorMittal : la CFDT redoute la fin de Florange ...

ArcelorMittal : la CFDT redoute la fin de Florange Hier, des syndicalistes CFDT de l’usine de Florange se sont imposés chez ArcelorMittal France, à Saint-Denis. Reçus par le directeur général peu disert, puis au ministère du Redressement productif, ils craignent un plan social. Des sidérurgistes florangeois du syndicat CFDT et des collègues d’autres régions ont pu s’introduire à l’intérieur du siège d’ArcelorMittal France à Saint-Denis où se joue l’avenir de leurs usines. Photo DR La question était simple et aura été posée plusieurs fois, de toutes les manières possibles. Pour autant, elle n’a pas obtenu de réponse franche, hier après-midi, à Saint-Denis, au siège d’ArcelorMittal France. « Quelle est votre stratégie d’avenir pour Florange : pérenniser la filière liquide et le service packaging pour qu’elle reste une usine intégrée ? », ont demandé des syndicalistes CFDT à Hervé Bourrier. « On ne peut pas répondre. » La formule aurait invariablement été répétée par le directeur général du groupe sidérurgique dans l’Hexagone, visiblement énervé et assez gêné de ce face-à-face impromptu. « On est catastrophés, lâche Édouard Martin. Il a juste su nous parler des 7 millions d’euros en projet pour une nouvelle soudeuse sur la ligne de galvanisation… » De la poudre aux yeux, qui a le don d’irriter un peu plus des hommes luttant « depuis quatorze mois » pour sauver leur outil de travail, hauts fourneaux en tête. « Ce silence nous incite à penser au pire. Si le "chaud" ne redémarre pas, ni le packaging, il n’y aurait plus que la filière automobile. Cela signifierait 2 000 suppressions d’emploi sur Florange, sans compter les sous-traitants, les intérimaires », déplore le leader de la CFDT. Le spectre du plan Lean Abattu mais pas résigné. Au contraire. « Maintenant, on va durcir l’action. Ça fait trop longtemps qu’on attend, que la direction joue avec nos nerfs. Un animal blessé est prêt à tout ! » Bref, faire encore plus de bruit et surtout garder l’espoir que le gouvernement français se manifeste aussi : « Aujourd’hui, seule une décision politique pourrait infléchir Mittal ! » Hier matin, les émotions avaient déjà été fortes, à l’arrivée des métallos en gilet orange au siège d’ArcelorMittal France. Une visite-surprise accueillie par tout un cordon de CRS. « La rencontre a été un peu musclée, c’est vrai, mais sans gravité, que des tee-shirts déchirés, analyse Édouard Martin, abasourdipar le procédé employé autrefois par Sarkozy et maintenant sous l’ère Hollande ! » Partis de Lorraine en train ou à bord de deux camionnettes, dont l’une prêtée par l’office municipal des sports florangeois solidaire de leur combat, plusieurs dizaines de sidérurgistes CFDT de Florange ont rejoint, à Saint-Denis, quelques collègues de Dunkerque, Fos-sur-Mer et du Creusot. « On soupçonne tous les cadors du groupe, réunis à Saint-Denis, de finaliser un plan social qui pourrait être annoncé entre le 21 et le 24 septembre », pressent Édouard Martin. « À Liège, après la fermeture des hauts fourneaux, le plan Lean a supprimé 250 postes dans les bureaux. Aujourd’hui, ouvriers, employés, tout le monde est concerné. » L’entrevue, en soirée, avec Stéphane Israël, directeur de cabinet du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en déplacement en Italie, a remis un peu de baume au cœur des sidérurgistes. « Le ministère va rappeler les dirigeants d’ArcelorMittal Europe et France qu’ils ont vus le 30 août pour les presser de dévoiler leurs intentions. »