samedi 15 septembre 2012

Le Combat Continu !

A vec ou sans Mittal, l’État doit garantir le redémarrage immédiat des hauts-fourneaux, le maintien du packaging et de tous les emplois. Sur la façade de son local, à deux pas du siège d’Arcelormittal Florange, le message de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO est on ne peut plus clair. « Par contre, on ne sait toujours pas ce que le gouvernement compte faire », s’impatientent ses représentants qui, depuis quatorze longs mois, se battent pour la survie de l’ensemble de l’usine sidérurgique. Jeudi à 21h, tous ont eu l’espoir d’obtenir, enfin, « desinformations concrètes » quand le député Liebgott, « missionné par Arnaud Montebourg », a demandé à les recevoir. « Hélas, la seule précision qu’on nous ait donnée est que le ministre du Redressement productif est toujours en pourparlers avec Mittal . » Quelques heures seulement après la levée du siège des Grands-Bureaux, les représentants des salariés, déçus, s’interrogent. « Alors qu’il devait nous recevoir à la mi-septembre, le ministre souhaiterait carrément venir nous voir. On espère que ce n ’est pas simplement pour valoriser la ligne de galvanisationet laisser fermer le reste !», espère Yves Fabbri. D’ici quinze jours ? Lassé des promesses non tenues de la direction de pérenniser leur outil de travail, le leader CGT réclame une véritable politique industrielle. « D’autant plus que le rapport Faure, commandé par l’État, conforte notre position : notre site intégré est viable », appuie Serge Blanquart pour la CFDT. Contacté hier, Michel Liebgott a expliqué avoir rendu compte à Arnaud Montebourg de « l’exaspération » des syndicalistes d’ArcelorMittal Florange redoutant de plus en plus un plan social. « Le ministre travaille à sauver un maximum d’emplois. S’il ne s’agissait que de préserver la filière automobile, il l’aurait déjà annoncé. En accord avec le rapport Faure, lui non plus ne veut rien lâcher », assure le député de Thionville-Ouest. Selon lui, le ministre aurait simplement besoin « d’encore une quinzaine de jours » pour solutionner ce dossier sensible. « Si l’on ne parvient pas à convaincre Mittal d’investir à Florange, la loi, une fois votée, permettra de trouver un repreneur à l’usine. D’après Arnaud Montebourg, elle ferait déjà réfléchir un certain nombre d’actionnaires et d’entrepreneurs. » En attendant, le pari n’est pas encore gagné et l’intersyndicale le sait bien. Plus que jamais dans l’action, elle a occupé toute la journée d’hier les halles 25 et 26 du portier Sainte-Agathe, empêchant l’expédition de bobines vers deux usines à Luxembourg et Mouzon, dans les Ardennes. Une action bien ciblée. Des tonnes de bobines d’acier non livrées « En cette veille de week-end, on a toujours plus de camions qui viennent charger, soulignent Bernard et Thierry, de la CGT. Une rame de huit wagons et quatre ponts roulants du sous-traitant Gepor sont également à l’arrêt. Et aucune tôle ne sera laminée sur la ligne "skin". » Le but de la manœuvre une fois de plus ? « Rappeler qu’on n’ est pas mort ! Qu’on ne regrette aucune action », insistent Jean Mangin (CGT) et Luïs De Freitas (CFDT). « On se battra jusqu’au bout tant qu’il reste une lueur d’espoir ! » Virginie DEDOLA. R.L. du 15/09/2012

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