mardi 18 septembre 2012

Le Combat Continu...

Combien de temps ? » Une seule et même question sans réponse. « Combien de temps vous bloquez, les gars ? » Hier matin, l’intersyndicale des « Mittal » a occupé la gare de triage d’Ebange, point central de toutes les entrées et sorties de matériaux du site sidérurgique. « Comme pour les hauts fourneaux, arrêt indéterminé ! » Une réponse comme un cri du cœur. Ils ont promis une action par jour, ils tiendront le siège de la gare jusqu’au soir. Exaspérés, les militants n’en finissent plus, eux, de compter les jours. « Quatorze mois ! Quatorze mois qu’on attend un discours de vérité de la direction », rappelle Frédéric Weber (CFDT). Quatorze mois d’action. « Tant qu’on n’aura pas de réponse sur le redémarrage des hauts fourneaux, on sera là », insiste Jean Mangin (CGT). Et les actions iront crescendo. Pas comme en Belgique « Combien de temps, bloqués sur le quai de la gare ? » Dommage collatéral, hier, les usagers du train ont compté les heures de retard. Peu avant 11h, les militants de la CFDT ont envahi les voies SNCF attenantes à la gare d’Ebange. Un peu plus d’une heure de blocage et autant de retard pour les TGV et TER entre Metz et Luxembourg. Le temps d’une discussion avec le sous-préfet de l’arrondissement de Thionville. François Marzorati a assuré les « Mittal » de « la mobilisation de tout l’appareil d’État sur ce dossier ». Mais les troupes sont à bout de patience. « OK, le gouvernement vient d’arriver. Mais ça fait combien de temps qu’on leur explique le dossier ? Il fait quoi Montebourg ? », rétorque Édouard Martin (CFDT). « Qu’on nous dise au moins sur quoi portent les tractations entre l’État et Mittal. » Tous craignent qu’on ne leur refasse « le coup de Gandrange ». Pire, le coup de Liège, après la fermeture du chaud, l’abandon du froid, annoncé hier ( lire ci-dessous). « Les discussions doivent porter sur le maintien de l’usine intégrée. Pas sur un meilleur plan social ! » À défaut d’un échéancier, « qu’on ait au moins un point d’étape ». Les militants ont menacé de reprendre possession des voies SNCF en fin d’après-midi, quitte à s’en faire déloger par les forces de l’ordre mobilisées. Et l’attente a repris, sous les drapeaux, entre les voies de circulation de l’usine. Dans cette guerre d’usure, le moindre espoir remotive les hommes. Les échos d’une réunion des cadres autour de la direction, le matin même à Amnéville, ont été largement salués. « Les cadres aussi ne peuvent que mal vivre cette situation. Une partie de l’encadrement aurait, enfin, pris le parti de l’intersyndicale et renvoyé la direction du site dans ses cordes ». À 16h, un coup de téléphone au cabinet du ministre marque la fin de cette énième journée de mobilisation. « Lundi, au plus tard, quoi qu’il arrive, on saura ! » Bonne nouvelle ou catastrophe annoncée ? Encore sept jours à attendre. R.L. du 18/09/2012.

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