En 2008, alors que le numéro un mondial de la sidérurgie venait d'annoncer la fermeture de l'aciérie du site mosellan, «le président de la République (...) avait pris des engagements très clairs sur le reclassement des salariés et les actions de revitalisation. Ces engagements ont été tenus par ArcelorMittal», a déclaré M. Besson devant des journalistes.
Le 4 février 2008, au lendemain de son mariage avec Carla Bruni et à l'issue d'une visite très médiatisée de 45 minutes de l'usine mosellane, M. Sarkozy s'était engagé devant quelque 400 sidérurgistes à faire prendre en charge par l'État «tout ou partie des investissements nécessaires» pour maintenir l'aciérie en activité.
«Nous sommes prêts à faire le nécessaire quel que soit le propriétaire de l'usine. Avec ou sans Mittal, l'État investira dans Gandrange», avait-il dit. L'aciérie a été fermée en 2009, mettant au chômage 571 des quelque 1 200 ouvriers du site.
Un ministre «en mission de déminage»
Ces salariés «ont tous été reclassés, soit par départ en retraite (...) soit en interne», a affirmé M. Besson, venu visiter un centre d'apprentissage industriel où ArcelorMittal forme, pour 700 000 euros par an, 80 jeunes aux métiers du fer, dont onze ingénieurs. Le ministre a également souligné que le groupe sidérurgique avait investi plusieurs millions d'euros dans un Fonds lorrain des matériaux (8,4 millions) et une convention de revitalisation (3 millions d'euros). «Ces investissements ont permis de créer ou de conforter 400 emplois», selon M. Besson qui, au début de sa visite, a rencontré à huis clos les syndicats d'ArcelorMittal.
Pour Edouard Martin, membre CFDT du comité central d'entreprise d'ArcelorMittal, le ministre est venu en Lorraine «en mission de déminage». «Hier, son cabinet a essayé d'obtenir d'Arcelor une date de redémarrage du haut-fourneau de Florange, à l'arrêt depuis septembre. Il n'y est pas parvenu», a regretté le syndicaliste. Le haut-fourneau P6 doit être en activité pour recevoir un projet européen de captage de CO2 de 650 millions d'euros.
La Commission européenne doit rendre mi-2012 sa décision au premier semestre. «Avec ou sans ce projet Ulcos, avec ou sans Mittal, l'État doit renationaliser la sidérurgie», a pour sa part exigé Alexandre Tott, secrétaire départemental FO. «Or, ce que (M.) Besson est venu nous dire, c'est l'échec et l'impuissance du gouvernement auquel il participe».
A.F.P.
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