samedi 25 août 2012

« Le même acier ! »

Le syndicaliste emblématique de la sidérurgie lorraine a de la suite dans les idées. Edouard Martin surveille de près le sort du sidérurgiste italien Riva confronté, depuis quelques semaines, à de très sérieuses difficultés dans son usine Ilva de Tarente dans les Pouilles, au sud de la péninsule. La justice italienne veut fermer ce site, le plus pollué d’Europe, le temps de le mettre aux normes environnementales européennes. Elle vient, en tout cas, de mettre sous séquestre une partie des installations « pour catastrophe écologique. » Les installations concernées sont celles de la filière chaude (hauts fourneaux, cokerie, agglomération, parc à minerai et aciérie) qui oblige l’usine à tourner au ralenti. Le site emploie quelque 11 600 salariés. Mais Riva peut-il engager ces travaux nécessaires et pour combien de temps, tout en maintenant le fonctionnement du complexe ? Edouard Martin n’hésite pas un instant et suggère que Florange vienne au secours de Riva. « Le même acier ! » De fait, pour le syndicaliste lorrain, « Tarente a besoin de temps et d’argent pour ne pas risquer une condamnation définitive. Le site produit 3 millions de tonnes de coils par an. Le même acier plat qu’ArcelorMittal produit en Lorraine. Alors pourquoi Florange ne pourrait-il pas servir de solution alternative provisoire le temps de la réfection du chaud de Tarente ? » Il suggère un partenariat entre Riva, présent en Lorraine à Neuves-Maisons, et ArcelorMittal afin de suppléer le sidérurgiste italien. « Et comme ça, on démontrerait que Florange a la capacité de répondre aux exigences des clients de Riva à Tarente. » Et surtout, cela permettrait de relancer les deux hauts fourneaux lorrains. Il a déjà fait connaître son idée du côté du ministère du Redressement productif, relayé par le maire de Florange, Philippe Tarillon, qui compte bien obtenir le soutien des pouvoirs publics alors que ces derniers doivent rencontrer, dans les prochains jours, la direction d’ArcelorMittal. La belle idée se heurte pourtant à la réalité. La décision de faire appel à un autre sidérurgiste revient en premier lieu à Riva. Et il n’est pas sûr que l’Italien se tournerait vers le numéro un mondial, un de ses plus sérieux concurrents, pour le dépanner. La direction d’ArcelorMittal France nous a confirmé, hier, qu’aucune demande n’était venue du groupe Riva. Sollicitée, la direction de Riva à Tarente, très prudente, nous réserve sa réponse pour les prochains jours. Affaire à suivre. R.L. du 25/08/2012

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