mardi 11 septembre 2012
ArcelorMittal : la CFDT redoute la fin de Florange ...
ArcelorMittal : la CFDT redoute la fin de Florange
Hier, des syndicalistes CFDT de l’usine de Florange se sont imposés chez ArcelorMittal France, à Saint-Denis. Reçus par le directeur général peu disert, puis au ministère du Redressement productif, ils craignent un plan social.
Des sidérurgistes florangeois du syndicat CFDT et des collègues d’autres régions ont pu s’introduire à l’intérieur du siège d’ArcelorMittal France à Saint-Denis où se joue l’avenir de leurs usines. Photo DR
La question était simple et aura été posée plusieurs fois, de toutes les manières possibles. Pour autant, elle n’a pas obtenu de réponse franche, hier après-midi, à Saint-Denis, au siège d’ArcelorMittal France. « Quelle est votre stratégie d’avenir pour Florange : pérenniser la filière liquide et le service packaging pour qu’elle reste une usine intégrée ? », ont demandé des syndicalistes CFDT à Hervé Bourrier. « On ne peut pas répondre. » La formule aurait invariablement été répétée par le directeur général du groupe sidérurgique dans l’Hexagone, visiblement énervé et assez gêné de ce face-à-face impromptu.
« On est catastrophés, lâche Édouard Martin. Il a juste su nous parler des 7 millions d’euros en projet pour une nouvelle soudeuse sur la ligne de galvanisation… » De la poudre aux yeux, qui a le don d’irriter un peu plus des hommes luttant « depuis quatorze mois » pour sauver leur outil de travail, hauts fourneaux en tête. « Ce silence nous incite à penser au pire. Si le "chaud" ne redémarre pas, ni le packaging, il n’y aurait plus que la filière automobile. Cela signifierait 2 000 suppressions d’emploi sur Florange, sans compter les sous-traitants, les intérimaires », déplore le leader de la CFDT.
Le spectre du plan Lean
Abattu mais pas résigné. Au contraire. « Maintenant, on va durcir l’action. Ça fait trop longtemps qu’on attend, que la direction joue avec nos nerfs. Un animal blessé est prêt à tout ! » Bref, faire encore plus de bruit et surtout garder l’espoir que le gouvernement français se manifeste aussi : « Aujourd’hui, seule une décision politique pourrait infléchir Mittal ! »
Hier matin, les émotions avaient déjà été fortes, à l’arrivée des métallos en gilet orange au siège d’ArcelorMittal France. Une visite-surprise accueillie par tout un cordon de CRS. « La rencontre a été un peu musclée, c’est vrai, mais sans gravité, que des tee-shirts déchirés, analyse Édouard Martin, abasourdipar le procédé employé autrefois par Sarkozy et maintenant sous l’ère Hollande ! »
Partis de Lorraine en train ou à bord de deux camionnettes, dont l’une prêtée par l’office municipal des sports florangeois solidaire de leur combat, plusieurs dizaines de sidérurgistes CFDT de Florange ont rejoint, à Saint-Denis, quelques collègues de Dunkerque, Fos-sur-Mer et du Creusot. « On soupçonne tous les cadors du groupe, réunis à Saint-Denis, de finaliser un plan social qui pourrait être annoncé entre le 21 et le 24 septembre », pressent Édouard Martin. « À Liège, après la fermeture des hauts fourneaux, le plan Lean a supprimé 250 postes dans les bureaux. Aujourd’hui, ouvriers, employés, tout le monde est concerné. »
L’entrevue, en soirée, avec Stéphane Israël, directeur de cabinet du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en déplacement en Italie, a remis un peu de baume au cœur des sidérurgistes. « Le ministère va rappeler les dirigeants d’ArcelorMittal Europe et France qu’ils ont vus le 30 août pour les presser de dévoiler leurs intentions. »
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