vendredi 16 novembre 2012

Réunion pour soutenir le projet ULCOS :

Faire corps derrière la sidérurgie lorraine, en laissant de côté les divergences politiques. » Hier matin, au local syndical d’ArcelorMittal Florange, Édouard Martin (CFDT) et toute l’intersyndicale (CFDT-CGT-FO) ont réussi leur coup. Invités à une réunion sur Ulcos, les élus locaux sont tous tombés d’accord pour appuyer le projet innovant de captage-stockage de CO 2. Avec d’autant plus d’espoir que le dossier, en dernière position en juillet dernier, est désormais en première place sur la liste établie par la Commission européenne (lire RL d’hier). « La balle est dans le camp de la France. Reste le calendrier. Je vais continuer à batailler à Bruxelles pour que l’Union rende sa décision avant fin décembre comme cela vient d’être annoncé », s’engage Nathalie Griesbeck. Pour la députée européenne, « il faut aussi obtenir un délai supplémentaire pour que le gouvernement français puisse trouver un repreneur pour la filière liquide ». Car sans hauts fourneaux, impossible de produire de l’acier plus propre comme le promet la technologie Ulcos. Et il faudra bien un repreneur ! Le député PS Michel Liebgott le sait : il faut négocier pour que l’ultimatum de Mittal soit repoussé au-delà du 1 er décembre. Quand bien même, de nombreuses questions demeurent avant que ce bond technologique puisse, peut-être, voir le jour. « Si elle choisit Ulcos, dans quelle mesure la Commission européenne autorisera son transfert à un repreneur ? », s’interroge le parlementaire fameckois. Quant au financement, si l’État français a provisionné 150 M€ et que les collectivités locales interviendront à hauteur de 30 M€ « pour le pipeline », souligne Patrick Weiten, le président du conseil général de la Moselle, « les 350 M€ pour la modernisation des hauts fourneaux devront être un investissement de l’industriel ». Mais quel industriel puisque Mittal se désengage aujourd’hui du projet ? « Projet essentiel pour la planète » On peut aussi se demander quelle sera la part de l’Europe dans ce dossier d’envergure estimé à 620 M€. Beaucoup de conditions selon Jean-Pierre Masseret. « Il faut que les hauts fourneaux reprennent, qu’ils soient modernisés et il faut investir… », rappelle le patron de l’exécutif lorrain. L’atout Ulcos pourrait-il alors refroidir un repreneur ? « Avec ou sans Ulcos, nos hauts fourneaux doivent redémarrer. L’État doit prendre ses responsabilités ! », insiste, pour sa part, Yves Fabbri (CGT). Et si Mittal décide finalement de ne pas vendre et de fermer cette partie de son usine, qu’adviendra-t-il des 629 salariés directs de la filière liquide ? Philippe Tarillon n’ose y penser. « Je ne le vois pas prendre la responsabilité de faire échouer ce projet essentiel pour la planète, indique le maire de Florange. Le consortium de sidérurgistes ne le laisserait pas faire. » R.L. DU 16/11/2012

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