On parle de la vie des bonhommes ! On ne va pas discuter du sort des salariés en moins d’une heure, en mode Mac drive … », lance Luis de Freitas, délégué CFDT Gépor. Inquiets de l’avenir de leur entreprise (une filiale logistique et portuaire d’ ArcelorMittal ) les salariés de Gépor ont bloqué, ce jeudi dès 5 h, le site des usines à froid du géant sidérurgique à Florange. Les poids lourds condamnés à attendre la fin du blocus ou à faire demi-tour, ont entraîné un bouchon conséquent autour du rond-point de la rue des Romains en début de matinée.
Déjà mobilisés en octobre et encore la semaine dernière (lire RL du 24 mai ) les Gépors (175 salariés) dénoncent un projet de partenariat entre ArcelorMittal et Novafer (une société de transport ferroviaire basée à Creutzwald) qui s’apparente, selon eux, à une cession de leur activité de maintenance du matériel ferroviaire (35 salariés). Leur crainte : la disparition programmée de Gépor , activité par activité.
Salariés à moindre coût
« À terme, ça sera la même pour les salariés d’ ArcelorMitt a l , ils ne garderont que les lignes de production et tout le reste sera sous-traité […] Le boulot il est là mais ils veulent nous le faire faire à moindre coût ! » dénonce David Stauffer (CGT).
Pour les salariés de Gépor qui, déjà en 2012, revendiquaient leur intégration au sein d’ ArcelorMittal, seul et unique donneur d’ordre , dépendre d’un nouveau sous-traitant serait « une régression » avec le risque de perdre leurs avantages acquis et surtout « sans aucune garantie sur l’avenir. »
Le partenariat entre ArcelorMittal et Novafer , qui devrait prendre la forme d’une joint-venture (co-entreprise) dédiée à l’entretien du matériel ferroviaire du sidérurgiste, était également présenté, hier matin, au Comité central d’entreprise d’ArcelorMittal Atlantique Lorraine à Paris. « Nous devrons être particulièrement vigilants sur les mesures sociales proposées aux salariés impactés » indiquait Lionel Burriello, délégué CGT ArcelorMittal, mais également sur la pérennité des activités restante de Gépor (logistique et emballage) ».
Le projet de joint-venture devrait aboutir mi-juin. À Florange, les salariés loin d’être rassurés ont maintenu le blocage jusque 16 h, hier. Les représentants syndicaux (CFDT, CGT, SUD) de Gépor demandent la mise en place d’un médiateur. Ils devraient être reçus en sous-préfecture aujourd’hui.
Lucie BOUVAREL lucie.bouvarel@republicain-lorrain.fr
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